Des passeports plus importants que leurs titulaires

 

C'est une avocate qui l'affirme au micro de RFI, après que sa cliente se soit vue refuser toute aide de la part de l’État français pour rapatrier ses deux filles : elle n'a plus d'autre choix que de s'adresser à des passeurs. 

L'histoire
Une maman soudanaise réfugiée en France tentant d'extraire ses deux filles du Soudan en guerre ; Omnia, âgée de 9 et Aya, âgée de 17 ans. Les passeports des enfants ont été détruits lors de l'évacuation de l'ambassade. Alors que la justice avait ordonné à l’État de leur émettre des laissez-passer afin qu'ils puissent gagner l’Égypte. La Cour de cassation a refusé, le 13 juillet qu'un agent français entre au Soudan pour leur remettre ces documents.

Héloïse Cabot, l'avocate de la famille réagit : « Elle avait quand même encore des espoirs d’une intervention de l’État français pour pallier aux carences et à la destruction des passeports de ses filles, par l’ambassade. On est extrêmement déçus parce qu’en réalité, on fait face à une volonté du ministère de l’Intérieur et du ministère des Affaires étrangères - qui n’est même pas cachée - de ne pas intervenir, alors qu’il y a des moyens qui nous semblaient tout à fait raisonnables à mettre en œuvre pour aller chercher ses deux filles. Concrètement, cela nous questionne sur la rhétorique du ministère de l’Intérieur qui approche toujours la politique migratoire en criminalisant les passeurs, mais en réalité, là, la seule solution qu’on laisse à cette femme pour sortir ses deux filles, c’est de faire appel à des passeurs. Il n’y a plus d’autres solutions. En tout cas, l’État vient rappeler qu’il ne ferait rien, donc on reste sans solutions. » 

Cette dramatique affaire avait mobilisé le GISTI, dès la mi-juin.

Pour le ministère des Affaires étrangères, cité par 20 Minutes : la destruction des passeports est "une procédure habituelle dans ce type de situation". À 9 ans, la petite Omnia sait déjà qu'elle ne vaut même pas le prix d'un passeport : 80 €. Que faire face à "l'absurdité de l'administration" pour reprendre les mots d'Afrianews ?