Un été 1984

Dans le livre d'Orwell, 1984, le mariage n'existe plus. Il est même interdit. Aujourd'hui, ce n'est plus un projet de couple, si je me base sur mon expérience récente, mais une décision administrative. Et l'administration a décidé de ne pas me donner sa bénédiction, je ne suis pas suffisamment gentil. Il n'y a plus de vie privée. 1984

Mon fils n'est pas Français de droit ; il est Français parce qu'un consul a eu la condescendance de lui accorder ce statut, malgré "des irrégularités". Il n'y a plus de droit. Nous sommes en 1984, dans Le Meilleur des mondes.

Le 8 août, le service des visas me demande – alors que son passeport français risque d'arriver bien après la date que nous avions fixée pour nous rendre en France – s'il convient de maintenir la procédure de visa que nous avions déposée pour mon fils, avant qu'il devienne Français. Bien sûr. Cette question sous-entend qu'un ressortissant binational peut obtenir un visa français sur son second passeport.

Le 14 août, ma compagne dépose une demande de passeport auprès des autorités françaises. Le délai annoncé pour l'obtention du document est de trois à quatre semaines. D'autorité, la date de remise du document est fixée au 25 septembre, soit au terme de six semaines. Le 25 septembre, cela fera donc deux semaines que la famille devrait être en France ! Ce n'est pas parce que tu es Français que tu vas pouvoir circuler comme ça. Il faut d'abord être gentil. 1984

Le 21 août, l'Agence nationale des titres sécurisés (ANTS), n'a toujours reçu du consulat de France aucune demande de mise en production du fameux passeport ! Tout est bon pour faire capoter un projet privé. 1984.

Le 22 août, après avoir réclamé des explications au consulat de France, au ministère des Affaires étrangères et au ministère de l'Intérieur, le passeport de mon fils apparaît subitement "en production"… depuis le 15 août. Une manipulation ? Un bug ?

Le 22 août également, au réveil, je découvre ce que m'a écrit le consul-adjoint : "La priorité (est) que votre enfant puisse voyager avec un titre de voyage français." Me voilà rassuré. 

 

 

Le 25 août, le même consul-adjoint quitte ses fonctions au sein du consulat. Son remplaçant est attendu pour le 4 septembre. Je l'apprends, le 29 août, par la réponse automatique que je reçois au message dans lequel je m'enquérais de l'avancée de la "mise en production" dudit passeport. En fait, lorsqu'il parlait de "priorité", il parlait sûrement des miennes et non des siennes. Un consul, même adjoint, ne va quand même pas travailler pour un manant ! 1984.

Les 21 et 22 août, je prends la peine d'informer le directeur Asie-Océanie du Quai d'Orsay, sa directrice-adjointe, chargée de l'Asie du Sud-Est ; le chef de la Direction générale des étrangers en France (la puissance DGEF) ainsi que son adjoint chargé de l'immigration irrégulière. J'ai rêvé qu'il pouvait intervenir, voire m'envoyer un message de sympathie… Lorsque je me suis réveillé… j'étais bel et bien en 1984.

Le 29 août, j'ose aller voir où en est la demande de visa sur le site de TLS Contact. L'accès au dossier m'est interdit ! J'ai "été bloqué" lis-je sur la page qui s'affiche, "pour empêcher toute utilisation non autorisée". Oui, nous sommes en 1984 et je n'ai pas accès à ce qui me concerne.

Le 29 août, le même service des visas, qui m'avait demandé trois semaines plus tôt si je souhaitais poursuivre la procédure pour mon enfant, ose écrire : "Ayant appris que l'enfant N.G.H. était français et qu'il allait recevoir un passeport français, sa demande de visa devient par conséquent obsolète et nous allons classer sans suite le dossier."
Je n'appelle pas ça une contradiction. Non. Le prince – la princesse en l'occurrence – a changé d'avis. Ce n'est plus une dent, mais l'intégralité de son dentier, qu'elle a contre moi. Nul ne pourra faire valoir ses droits sans d'abord faire allégeance à son seigneur et maître. 1984.

Le 29 août, j'en ai appelé à la bienveillance du président de l'ANTS, de la directrice de l'ANTS et de son adjointe… S'il vous plait, please, INTERVENEZ.  Il ne reste que quelques jours pour que le passeport embarque dans la prochaine valise diplomatique. Pas sûr que le service existe toujours.

À l'heure où j'écris ces lignes, mon fils n'a ni passeport ni visa pour se rendre en France où ses parents avaient décidé de se marier. À défaut d'avoir pu trouver une faille pour me poursuivre comme ils en ont manifesté l'intention à maintes reprises, pour faux et usage de faux, ou encore outrage, ils s'acharnent sur un gamin de 9 ans qui n'a rien demandé à personne.
Et puis le mariage ! Mais qui vous y a autorisé ? Vous n'avez pas appris que la famille était la cible à éradiquer ?


À ceux qui pensent que nous allons droit dans l'univers
de George Orwell
ou d'Aldous Huxley, je leur dis :
«vous vous trompez, nous sommes en plein dedans. »

1984, un ouvrage de George Orwell
Le Meilleur des monde, un ouvrage d'Aldous Huxley


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