La mauvaise "bonne idée" de Coluche

Les restos du Cœur battent de l’aile ! Manquent 35 millions d’euros pour boucler le budget, nous dit son président. L’association créée par Coluche a servi 142 millions de repas en 2022, depuis le début de l’année leur nombre a franchi la barre des 160 millions… et il reste quatre mois pour terminer 2023. L’inflation (7% au bas mot), la hausse des denrées (on n’ose même pas donner le chiffre), celle de l’énergie gonflent chaque jour le nombre de pauvres. 2024 sera pire et 2025 plus encore. Mais rassurez-vous brave gens : l’État a débloqué quelques fifrelins, Bernard Arnaud s’est engagé à hauteur de 10 millions d’euros ; Carrefour, Intermarché, Auchan, Lidl et consorts sont prêts à donner et, bien sûr, il ne faudra pas oublier de leur dire merci.

 

Quelqu’un a dit : « On ne fait pas la révolution le ventre plein. » ou quelque chose comme ça. Ça c’est ben vrai lui avait répondu la mère Denis, qui s’y connaissait en matière de Com. Qu’est-ce que coûte en effet une aumône en regard du pillage qu’elle peut éviter ? Gabriel Attal estime que les 70.000 bénévoles des Restos permettent à l’État d’économiser 200 millions d’euros ! C’est ce qu'il déclarait, en octobre 2019, devant une Commission parlementaire quelconque [ICI]. Et les Restos du Cœur n’est qu’une des associations caritatives parmi plusieurs dizaines (140 environ) qui nourrissent les millions de pauvres que la politique libérale laisse sur le bord de la route.

Sans elles… le système ne résisterait pas longtemps. La « bonne idée » de Coluche avait un revers : maintenir le système qu’il cherchait à combattre.