Changement de genre. Une esquive.

L'histoire de ce couple vietnamien – rapporté par Vietnam Express International, un titre officiel – touche, sans le vouloir certainement au fond du problème. Je résume : une jeune-femme se sentirait mieux dans la peau d'un homme, oui mais pas n'importe lequel, un homme qui aime les hommes, un homme gay. Être une femme qui préfèrerait être un homme gay ! Fichtre comme disait mon beau-frère, qui l'était (gay). Elle entreprend donc une procédure pour changer de genre et rencontre un homme, se présentant lui aussi comme gay. Ils se marièrent. Très vite, Madame ressentit un irrésistible désir de maternité, ils conçurent donc un enfant… le plus naturellement du monde : Monsieur plantant sa tige de jade dans le lotis de Madame. Madame devenu monsieur se sentait donc encore un peu femme et Monsieur qui se sentait gay ne s'est pas fait prier et laissa tomber la porte du jardin pour ensemencer son partenaire par la grande porte. Tout ça pour finir (accepter d'être ?) Maman et Papa ! La confusion des genres touche dans cette histoire à son paroxysme. 

"Madame" Ngo Quyen (à gauche) et "Monsieur" Nguyên Ngo Son,
le jour de leur mariage (mars 2023)
 
L'espèce humaine a démissionné, ce n'est pas nouveau. Le positivisme – cette novlangue que dénonçait George Orwell et que Franck Lepage traduit en "langue de bois"* – exclut l'idée même de mal-être ou de construction de soi. Si j'ai du mal à être moi, si j'ai du mal à me construire, c'est qu'il y a eu erreur dès le départ sur ma peau ou mon genre, et la "science" va me permettre de corriger le tir. À aucun moment, les évolutions sociétales, qui se traduisent par une immaturité, un impréparation, une détresse face à la vie, ne sont considérés comme les facteur déterminant du mal être. "Mal-être" qui va chercher une issue dans le genre opposé ; un "mal dans sa peau" que l'on va recouvrir de tatouages ; une difficulté à vivre ou à trouver sa place dans la vie, que l'on va chercher à abréger en la diluant dans l'alcool ou les vapeurs de la drogue.
L'humain a tout simplement "baissé les bras", pour reprendre l'expression d'Aurélien Barrau**. Comme l'explique l'astrophysicien, le problème de l'humanité n'est pas écologique, il est dans son incapacité à se prendre en charge et à s'adapter à son environnement. Chercher à ce que l'environnement s'adapte à l'Homme ou penser que l'Homme aurait le pouvoir d'adapter l'environnement à ses besoins relève purement et simplement de l'utopie.Le changement de genre n'est pas la solution au problème, il en est l'esquive. Il s'inscrit comme prolongement de la destruction du lien social, de l'abandon de l'homme à son individualité. Erreur encore une fois, l'homme est un animal fait pour vivre en groupe.

La grossesse

 
Maman et Papa (Février 2024)
 
_______________
 
* Pour ceux qui ne connaîtraient pas encore Franck Lepage et qui souhaiteraient comprendre ce qu'est la manipulation du language, voici deux brèves présentations :
• https://www.youtube.com/watch?v=mD-G5lHXviY
• https://www.youtube.com/watch?v=LKFM8I-tpgk 
** Non seulement, il faut écouter Aurélien Barrau (les vidéos ne manquent pas sur youtube), mais il est est également possible de le lire. Un court ouvrage de l'astrophysicien : Le plus grand défi de l'histoire de l'humanité (Michel Lafon, 2019). Ou encore, tout aussi concis : L'Hypothèse K : la science face à la catastrophe écologique (Grasset, 2023)

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