L'odeur de la guerre, de Julie Duval
L'odeur de la guerre est ce mélange de sueur et de camphre propre aux salles de boxe. L'effort et la douleur réunis en une fragrance repoussante pour les non-initiés, mais qui permet de mesurer le degré d'effort, avant la douche.
Écrit et interprété par Julie Duval, L'Odeur de la guerre est une pièce en un acte d'une heure quinze durant laquelle l'auteur incarne tous les personnages, se donnant la réplique dans le même souffle sans jamais que sa langue ne chourfe : le père, la mère, les copines, la sœur, le coach… et à chaque fois avec l'intonation juste de ceux qui n'ont pas fréquenté longtemps les bancs de l'école.
L'Odeur de la guerre est l'histoire d'une jeune femme qui se cherche en refusant un modèle social trop étroit pour sa soif de vivre. Enchaînant les coups de poing, les coups de pied et les répliques percutantes, Julie Duval se fraye un chemin dans l'univers impitoyable d'un monde qui lui a appris très tôt qu'il ne fallait attendre aucun cadeau, rendant au passage aux arts martiaux leurs lettres de noblesse.
À force de sueur et de camphre, la métamorphose s'opère et la jeune femme, devenue comédienne et boxeuse, s'apaise pour retrouver la grâce d'une relation apaisée avec son entourage. Il n'y a ni un mot ni un geste de trop. Une interprétation éblouissante dans une mise en scène remarquable signée Juliette Bayi et Élodie Menant.
L'Odeur de la guerre, de Julie Duval est publié à L'Avant-scène théâtre (48 pages, mars 2024, 12 €)
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