La "justice" des puissants. Deuxième partie

Jusqu'à la fin des années 2010, existait à Maubert-Mutualité, derrière le commissariat du Ve arrondissement de Paris, un restaurant vietnamien dans lequel flottait l'âme d'une jeunesse qui, après la chute de Dien Bien Phu était venue étudier dans la capitale de l'ancienne puissance coloniale. Rien à voir avec le Foyer Vietnam (80, rue Monge), il s'agissait du Minh Duc , à l'angle de la rue Basse-des-Carmes et de la rue de la Montagne-Sainte-Geneviève. Bien que j'y vinsse très régulièrement, le Minh Duc avait la particularité d'être désert, le soir. On avait même l'impression de déranger le taulier. Je ne lui ai jamais demandé son prénom, mais il avait une tête à s'appeler Gérard. Il ne mettait même pas de cette musique soporifique, typique des restaurants asiatiques. De ce fait, l'endroit était très reposant. Gérard m'aimait bien, je ne sais pas pourquoi. Il prenait toujours le temps de tailler une petite bavette ; s'enquérait de l...