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Affichage des articles du août, 2024

La "justice" des puissants. Deuxième partie

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Jusqu'à la fin des années 2010, existait à Maubert-Mutualité, derrière le commissariat du Ve arrondissement de Paris, un restaurant vietnamien dans lequel flottait l'âme d'une jeunesse qui, après la chute de Dien Bien Phu était venue étudier dans la capitale de l'ancienne puissance coloniale. Rien à voir avec le Foyer Vietnam (80, rue Monge), il s'agissait du Minh Duc , à l'angle de la rue Basse-des-Carmes et de la rue de la Montagne-Sainte-Geneviève. Bien que j'y vinsse très régulièrement, le Minh Duc avait la particularité d'être désert, le soir. On avait même l'impression de déranger le taulier. Je ne lui ai jamais demandé son prénom, mais il avait une tête à s'appeler Gérard. Il ne mettait même pas de cette musique soporifique, typique des restaurants asiatiques. De ce fait, l'endroit était très reposant. Gérard m'aimait bien, je ne sais pas pourquoi. Il prenait toujours le temps de tailler une petite bavette ; s'enquérait de l...

La "justice" des puissants. Première partie

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Nous nous voyions depuis quelques années déjà lorsque le « Laboureur d'idées » que j'évoque dans Instants damnés [1] me fit cette remarque : « Ce n'est peut-être pas le meilleur lieu pour vous faire entendre. Vous savez écrire, alors écrivez. » Je l'entendis soupirer avant de lâcher les trois mots habituels me signifiant la fin de la séance : « Bien. À Vendredi. » Ou peut-être était-ce « À mardi. » Pourquoi pas à mercredi ou jeudi, nous nous voyions trois fois par semaine. C'était en tout cas l'heure de poser les biffetons sur le coin de sa table et de le saluer. Me restait un à trois jours pour réfléchir à ce qu'il venait de me dire… Le Laboureur d'idées parlait des tribunaux. En fait, non : mon propos se concentrait depuis des mois sur les tribunaux où je me (dé)battais pour ne pas disparaître de la vie de mes fils. C'était le milieu des années 90, j'allais tranquillou sur mes 40 ans et, si j'avais perdu pas mal d'illusions, une idée h...

Non, les cons… ça n'osent pas tout !

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Le 31 juillet, nous avons enfin reçu un livret de famille dont la demande remontait au 29 février – cinq mois plus tôt. Pour être franc, nous n'espérions plus trop en voir la couleur. Ce n'est que le troisième… en quatre ans ! Sur le premier, je trônais seul avec Louise dont la mère apparaissait de façon marginale, en tout cas pas sur la page dédiée, face à celle du "Père". Sur le "machin", comme l'aurait qualifié le général De Gaulle, qui vient de nous être remis, ne figure aucune Marianne ! La République nous tournerait-elle le dos ? À propos de couleur… il est d'une blancheur virginale, comme si l'Administration avait à cœur d’exaucer notre vœu. Ce livret low cost a tout d'un document provisoire : les mentions habituelles "Père" et "Mère" sont purement et simplement absentes ; l'espace qui leur est réservé pourrait très bien, comme sur les documents de l’Éducation nationale, être rempli par la mention : "Pare...